Rue Wampach, un projet trop imposant

À l’enquête publique du 28 mars au 11 avril, le projet situé à la rue Lieutenant Freddy Wampach, inquiète les riverains et également notre association.

Aux numéros 22, 30 et 32 de cette rue discrète qui relie l’avenue du Couronnement et l’avenue Roi Chevalier, vous trouverez 3 immeubles de petit gabarit allant de R+1 à R+3. Derrière ces façades, se cachent, en réalité, de larges superficies couvertes abritant garages, dépôts et bureaux.

Ce vaste ensemble, de plus de 1800 m², couvre la quasi-totalité des parcelles et ne laisse que peu de place à la végétation.

La demande projette la démolition des immeubles n°30 et 32 ainsi que la reconstruction d’un nouvel immeuble de gabarit plus important ; la rehausse de l’immeuble n°22 ; la démolition des entrepôts, bureaux et garages de l’intérieur d’îlot ; la construction de trois maisons unifamiliales en intérieur d’îlot ainsi que la création de 2 niveaux de sous-sol sou l’emprise des anciens numéros 30 et 32.

Bien qu’à première vue, la désimperméabilisation proposée de la parcelle serait bénéfique pour la qualité de vie des riverains, les augmentations des gabarits et du nombre de logements vont entraîner des désagréments supplémentaires : perte d’ensoleillement, nuisances accrues, sensation d’enfermement …

Retrouvez ici le courrier de réclamation introduit par notre association.

De plus, le projet entraîne une nouvelle fois une perte d’espaces dédiés aux activités productives/d’artisanats ainsi qu’aux équipements souvent situés en intérieur d’îlot dans notre commune. Pour notre association, il est impératif de préserver ses espaces pour un développement territorial harmonieux et durable.
En effet, notre commune se densifie, c.-à-d. qu’elle abrite de plus en plus d’habitants et plus rapidement que la moyenne régionale (respectivement 1,2% de croissance contre 0,7% de moyenne régionale – source IBSA Perspective.Brussels) mais l’arrivée de ses nouveaux habitants doit aller de pair avec le développement d’équipements et de services afin de répondre à leurs besoins.
En outre, il est également impératif de garder de l’activité en ville et dans notre commune afin d’éviter la fuite des entreprises et indépendants vers la périphérie au détriment de notre mobilité et notre économie. Rappelons que le bâti bruxellois doit faire face à une nécessaire rénovation en vue d’atteindre nos objectifs climatiques et donc également d’ateliers et d’entrepôts pour nos électriciens, plombiers, toituriers et autres.
Ajoutons également que permettre de créer logement dans ses espaces dédiés à d’autres fonctions entraîne une spéculation immobilière augmentant les prix du marché et rendant ses espaces inaccessibles pour les indépendants et PME. Entre 2009 et 2020, c’est 382 entreprises qui ont quitté le sol communal.

Parmi les remarques que vous retrouverez dans notre courrier de réclamations, notre association insiste sur l’augmentation des nuisances due à la création de logements en intérieur d’îlot ainsi que les gabarits trop importants à front de rue.

Concernant la création de logements en intérieur d’îlot, si cela peut paraître une implantation intéressante, elle est en réalité très impactant pour les voisins et l’ensemble de l’intérieur d’îlot. En effet, la position centrale de ses logements amène le bruit à se répercuter sur toutes les habitations de l’îlot et surtout sur les façades arrière habituellement calmes et propices à l’installation de chambre. De plus, les installations techniques liées à la construction, notamment les pompes à chaleurs et autre système de ventilation, amènent également des nuisances supplémentaires.

Au niveau des gabarits à front de rue, il suffit de se rendre sur place pour constater qu’un gabarit uniforme de R+4 tel qu’il est projeté est bien trop important au vu de la largeur de la rue et des habitations avoisinantes. De tels gabarits vont à l’opposé du bâti existant, crée une fracture, diminue l’ensoleillement et sont de surcroit en dérogation au Règlement Régional d’Urbanisme dépassant le gabarit le plus haut de la rue.

Si vous souhaitez en savoir plus sur le projet, vous trouverez l’ensemble des documents mis à l’enquête publique sur la plateforme régionale « OpenPermits » jusqu’à la fin de l’enquête publique (11 mars 2024). Vous y trouverez également un formulaire pour introduire vos remarques et réclamations sur le projet.